Laissez moi être qui je veux pour une fois - Feat Harry Potter

La guerre avait laissé beaucoup de séquelle, et Draco n’en avait pas été épargné non plus. Lorsque tout avait été fini, le garçon était tombé de très haut. Il avait été manipulé par son père depuis l’enfance, On ne lui avait pas laissé avoir une enfance en fait. Non, un Malfoy devait toujours être parfait, et parfait n’incluait pas enfantin. On lui avait toujours dicté ses choix, sa conduite, jusqu’à qui fréquenter même. Heureusement, Blaise et Théo avaient été là, parce que sans cela, et bien, il aurait probablement fini totalement fou.

Aujourd’hui que tout cela était terminé, il avait perdu tous ses repères, son père était en prison, lui-même y avait passé quelques jours avec Théo, et cela avait juste fini de le mettre en pièces. Il n’avait plus envie d’être celui qu’il avait toujours été, ce petit con arrogant. Non, il en avait tellement assez d’être ce gars là, surtout que ses meilleurs amis et son ex petit ami savaient parfaitement qu’il était loin d’être ainsi. Il avait dû porter un masque toute sa vie. Et maintenant, il était enfin autorisé à l’enlever, mais c’était trop tard, le mal était fait. Il n’avait pas voulu prendre part à la guerre, de ce fait, il était considéré comme un traitre aux yeux des mangemorts, et toujours comme un sale type de la part des autres. Peu à peu la dépression l’avait pris. Il s’était éloigné de toute le monde. Seuls ses meilleurs amis avaient continué d’insister pour être à ses côtés.

Le retour à Poudlard avait été d’autant plus dur. Les personnes de sa maison l’ignoraient ou bien l’insultaient, ceux des autres maisons, l’insultaient aussi, pour avoir oser remettre les pieds ici. Il aurait tellement voulu fuir l’Angleterre, mais il n’avait pas pu, on l’avait obligé à rester dans le pays pour au moins deux ans avec obligation de passer ses ASPICs. Autant dire que cela n’avait pas du tout réjouit le jeune Malfoy, mais, il n’avait pas non plus envie de croupir en prison. Rien que les quelques jours qu’il y avait passé, lui avait enlevé toute envie d’y retourner.

Il avait appris le matin même qu’il avait été élu préfet-en-chef par la nouvelle Directrice, et il l’avait appris de la pire des façons, la gazette du sorcier l’avait affiché en gros. “Un ancien Mangemort préfet-en-chef avec notre sauveur ?!” de ce fait, il avait également appris que son homologue Gryffondor, était donc Potter. Il aurait tellement voulu ne pas faire de vague, se fondre sans le décor, avant, il n’aurait pas été dérangé d’être ainsi mis en avant, mais maintenant ? Maintenant les choses avaient changé.

A l’heure actuelle, il était devant la statue qui menait au bureau de McGonagall, il était appuyé contre le mur en pierre derrière lui, les mains dans les poches. Une attitude pas du tout Malfoyenne, mais au diable les traditions. D’ailleurs, il avait finit par ne plus mettre de gel magique dans ses cheveux et de les laisser au naturel, ils retombaient ainsi très légèrement devant son visage. Il attendait Potter, puisque c’était certainement lui qui avait le mot de passe pour rentrer. Cet abruti de Gryffondor n’avait jamais appris à être à l’heure, alors, Draco n’était pas du tout étonné qu’il soit une fois de plus en retard. Il était juste agacé que le jeune homme lui fasse perdre son temps. Plus vite il serait là, et plus vite ils pourraient savoir ce qu’ils allaient devoir faire pour cette nouvelle année. Mais apparemment, cela passait bien au dessus de la tête de notre cher Potter. Après tout, il était le sauveur du monde, les autres pouvaient bien l’attendre non ?

Depuis combien de temps s’était-il retiré du monde sorcier ? Quelques semaines, deux mois peut-être. Peu de temps enfin. Suffisamment cependant pour que son absence soit remarquée. Elle l’aurait été fusse-t-il parti durant une semaine. Partout on le pressait de questions, on le félicitait, on se ruait sur lui pour lui serrer la main, attraper un bout de bras ou d’épaule. Pour simplement effleurer le sauveur. Le sauveur … Il s’était habitué au titre du Garçon qui a survécu, mais il appréhendait bien moins aisément son nouveau surnom. Le sauveur … Il le trouvait odieusement déplacé. Il n’avait fait que peu de choses. Il s’était simplement brutalement opposé à celui qui avait anéanti une partie de son existence. C’était personnel, au fond. Il s’était battu la rage au ventre pour venger ses parents, ses amis, son parrain, les élèves tombés lors des précédents affrontements. Il n’avait même pas véritablement combattu. Il avait mené une guerre sourde derrière le fracas des affrontements. Il avait souffert de la peine qu’il avait infligé aux autres pas de la misère qu’on lui avait imposée. Et souvent, il se sentait illégitime : dans son statut, dans sa douleur, dans sa peine.

Il n’avait pas immédiatement accepté de réintégrer Poudlard. Il s’était longuement interrogé sur la nécessité à renouer avec le monde des sorciers. Il évoluait bien plus aisément parmi les moldus. Eux ne s’inquiétaient jamais de le connaître, ne le reliaient pas à un futur glorieux dont il serait le potentiel instigateur. Il pourrait s’oublier ici, mêlé à la simplicité d’un monde sans magie. Mais il avait accepté. Plusieurs raisons avaient eu raison de son abdication. Premièrement, il estimait qu’en investissant une dernière année les murs de Poudlard, son bagage de connaissances serait suffisant pour lui permettre d’arpenter éventuellement le monde magique sans avoir recours à son nom. De plus, s’il estimait devoir se retirer du monde magique, il pourrait le faire plus aisément ensuite, lorsqu’il se serait employé une année durant à préparer ses amis et les nombreux curieux à ce retrait.

Harry avait appris sans surprise mais avec un agacement certain sa récente nomination : préfet-en-chef. Ses amis, fous de joies, avaient fondus sur lui, et après l’avoir assommé de questions, Ron avait lâché l’information, lui précisant qu’il partagerait cette année ce poste avec Malfoy. Un instant, Harry regretta les plages de Grèce. Il n’avait pas envie de retourner à Poudlard, pas davantage d’être encensé et célébré d’une quelconque manière – le nommer préfet-en-chef participait lourdement à cet encensement – et surtout, il refusait de côtoyer Malfoy d’une manière ou d’une autre. La guerre n’avait pas chassé l’inimitié qu’il lui portait. Malfoy l’avait aidé … Enfin non, en ne faisant rien il l’avait épargné sans s’impliquer personnellement. Et Harry s’en fichait bien. Mais cela ne rachetait pas les six années précédentes.

Harry était simplement épuisé, affligé d’une fatigue émotionnelle qu’il pensait pourtant au moins considérablement tarie. Son retour à Poudlard, et bien avant sur le quai de la gare avait fait resurgir tout ce qu’il s’était échiné à enterré. Et encore, on le célébra, on interrogea son absence et on s’enquit des cernes qui pochaient ses yeux. On attribua sa fatigue physique à un surmenage. Et il ravala un soupire. Il avait simplement profité de ses dernières heures à Mykonos. Il n’en dit rien cependant, car aucun ne voulait savoir le Sauveur du monde sorcier euphorisé dans des stations balnéaires moldues.

Physiquement , Harry n’avait pas véritablement changé. Il s’était débarrassé – partiellement – de ses lunettes. Il portait des lentilles moldues, elles étaient simplement plus commodes pour la vie qu’il mena ces derniers mois. Il récupérerait ses lunettes dès le lendemain. Il n’avait pas pris la peine de se débarrasser du petit bout de barbe qui lui chatouillait le cou. C’était discret, les premières marques sincères de sa puberté qui s’était manifestée relativement tardivement. Et toujours, il restait négligemment attifé de vêtements quelconque, trop grands.

Il avait dû s’arracher péniblement à ses camarades qui lui refusaient un peu de solitude. Il n’était présent que depuis quelques heures et sa tête bourdonnait déjà d’impatience. Le Sauveur … Il l’entendait partout ce fichu surnom, et à chaque fois il lui arrachait une vilaine nausée. Il rejoignit finalement la statue, avec quelques minutes de retard – une dizaine peut-être, il n’avait pas vraiment eu le temps de s’en enquérir. – Évidemment, Malfoy était déjà présent. Harry ne dissimulait plus son mécontentement, inutile devant Malfoy. Parce qu’il n’était de toute façon pas enchanté de le retrouver et que cet état de fait devait être très largement partagé. Il ne lui accorda pas d’attention supplémentaire, se posta simplement face à la statue.

« Dumbledore. » Lança-t-il d’une voix forte, mais d’où perlait cependant toute sa lassitude.

La gargouille se mouva dans un grondement de pierres et laissa apparaître une succession de marches enroulées sur elle-mêmes qui grimpaient jusqu’au bureau du directeur. Directrice, se corrigea-t-il silencieusement.

Sans un regard pour son homologue, il gravit les marches.  

La guerre était peut-être finie, mais, il n’en oubliait pas que Harry Potter restait son ennemi. Cela ne serait que de lui, il briserait le masque dès cet instant, pour être lui-même, enfin, mais il ne pouvait pas. Il n’avait aucune envie que les gens s’interrogent encore sur ses intentions. Après tout, Malfoy qui apprécierait Potter serait étrange non ? Pourtant, Draco n’avait jamais voulu détester Harry, c’était son père qui l’y avait obligé.

Si au départ il devait être l’ami de Harry, les choses ne s’étaient pas exactement passées comme prévues, il était donc devenu son ennemi, son père lui avait dit “sois proche de tes amis, mais encore plus proche de tes ennemis”, ainsi, la guerre Draco, Harry était né. Aujourd’hui son père était à Azkaban et lui étaient contraint d’être ici, alors par habitude, et sans avoir réellement le choix non plus, il continuerait d’être l’ennemi de Harry. Il avait un masque à garder. Et seul, en présence de Gryffondor il le garderait.

Il en avait assez d’être arrêté toutes les trente secondes où qu’il aille, où qu’il soit, pour se faire insulter, pour lui dire qu’il aurait dû mourir à la place de ses centaines d’innocents qui eux étaient tombés pendant la guerre. S’écoutaient-ils parler ? Avaient-ils le droit de décider de qui devait vivre et qui devait mourir ? Bien sûr qu’ils avaient perdu des innocents, mais de l’autre côté aussi des enfants avaient péri, mais là, étrangement…. Personne n’en avait parlé.

Le jeune homme blond attendait toujours devant la gargouille quand le Gryffondor s’avançait enfin dans sa direction. Il eut un léger sourire en le voyant. Clairement, il n’avait aucune envie d’être là, ni même de partager l’espace vital de Potter. Il se demandait toujours quelle idée McGonagall avait eu de les mettre tous les deux Préfet-En-Chef, ils allaient s’entre tuer bien avant la fin de l’année scolaire. Le garçon était passablement agacé d’être ici, et voir que le Gryffondor n’était pas du tout heureux de l’être non plus, le réconfortait d’une certaine façon. Au moins, il ne serait pas le seul à être de mauvaise grâce.

Lorsque le brun prononçait le mot de passe, le blond se giflait mentalement devant la simplicité du mot de passe, il se demandait comment, il n’avait pas pu y penser avant ? C’était une honte. Il ne se questionnait pas plus longtemps, et prenait la suite de Potter, tout ce qu’il voulait c’était regagné son dortoir au plus vite pour pouvoir être un peu seul. Alors, plus vite McGonagall leur expliquerait les choses, et mieux cela serait. Il n’aurait pas à supporter la présence de Potter plus longtemps que nécessaire.

Une fois arrivée dans le bureau, Draco se trouvait devant la Directrice qui semblait les attendre de pieds fermes. Il espérait grandement que l’échange qui allait suivre ne durerait pas plus que de quelques minutes. C’était dingue de voir à quel point la tension entre Potter et lui étaient palpables lorsqu’ils étaient dans la même pièce, même quand cela ne faisait que quelques minutes. Autant abréger leur souffrance le plus rapidement possible pour éviter à tout le monde cette ambiance des plus déplaisante.

Néanmoins, lorsqu’il avisait le long parchemin que la Directrice avait dans ses mains, il soupirait doucement en se rendant compte que non, ça ne serait pas rapide. Et encore, il était presque sûr qu’il n’allait pas être au bout de ses peines. La Directrice les invitait à s’asseoir côte à côte, ce qui déjà n’annonçait absolument rien de bon. Draco prenait place sur un des fauteuil et il attendait la suite des choses. Il n’avait accordé aucun regard, aucune parole à Potter. Pas même lorsque ce dernier était arrivé en retard. C’était plus facile de l’ignorer que de l’insulter, alors, il préférait cette option-là.

La Directrice se mettait à parler longuemet, et si le regard argent de Dray était planté sur elle et qu’il faisait mine de l’écouter, c’était bien loin d’être le cas. Il était parti loin dans ses pensées. Il était présent ici uniquement pour ne pas croupir en prison où tout le monde pense qu’il y aurait sa place et que cela était totalement inimaginable qu’il puisse être à Poudlard. Pouvait-il leur en vouloir de cette haine ? Non, cependant, il fallait que tous se mettent en tête, qu’il n’était pas son père, et qu’il ne le serait jamais et que… QUOI ?! Il revenait au moment présent quand la directrice avait prononcé les mots “appartement” “partager” et “ensembles”

_ Pardon ?!

Répète-t-il à voix haute cette fois. Cela était une blague pas vrai ? Une blague de très mauvais goût mais une blague quand même… Il n’était pas possible qu’il en soit autrement… La Directrice reprenait alors la parole après l’interruption du blond.

_ Je disais, Monsieur Malfoy, que Monsieur Potter et vous allez partager des appartements privés pour le reste de l’année. Tout y sera en commun, sauf vos chambres qui vous sont propres.

Draco tombait de très haut, partager les tâches de Préfet-En-Chef avec Potter étaient déjà une corvée absolue pour lui, et maintenant, on lui demandait de partager un appartement avec lui ? McGonagall avait dû prendre un sacrée coup avant de revenir à Poudlard… Ou bien était-ce la guerre qui l’avait entraîné dans un monde idyllique ? Dans tous les cas, il ne donnait pas cher de leur colocation.

Harry n’avait qu’un souhait, se retirer pour gagner son lit. Ou du moins, s’en aller, simplement. Si autrefois, le bureau du directeur … De la directrice – il ne s’y ferait jamais. Pour lui, ce bureau demeurerait à jamais celui du Professeur Dumbldore – représentait pour le jeune sorcier une source de réconfort infini, ce n’était définitivement plus le cas. Il connaissait évidemment la sympathie que lui portait le directeur de l’école et savait qu’il ne serait jamais accusé de rien entre ces murs, et qu’il n’avait pas besoin de répondre à quelque attente que ce soit. Enfin, c’est ce qu’il crut fermement, jusqu’à ce qu’il se découvre simplement instrument nécessaire dans cette guerre. Malgré tout … Il comprenait, en un sens. Il fallait gagner, parce que le mal ne pouvait triompher. Il balayerait avec lui l’espoir et la gaieté qui enchantent un peu le quotidien blafard des êtres humains, qu’ils soient sorciers ou moldus. Ce qu’il déplorait des manières de l’ancien directeur, c’était cette fausse amitié qu’il avait initiée entre eux, cette manipulation constante qui lui faisait croire aveuglément en ses bons sentiments. Peut-être aurait-il accepté plus docilement son destin s’il le lui avait été froidement formulé. Peut-être aurait-il était plus simple de mener cette lutte s’il s’y devinait pleinement déshumanisé.

Évidemment qu’il y avait de la rancœur dans son cœur. Parfois, Harry se surprenait même à accuser tout le monde : amis, ennemis ou simplement inconnus qui le saluaient joyeusement dans la rue. Définitivement, la guerre l’avait profondément marquée, comme elle avait marquée tout le monde. Et le plus idiot dans tout cela, c’est que ce fut une guerre inutile ; le retour un peu chancelant du terrible mage noir qui finalement fut chassé en quelques années. Les Mangemorts s’étaient donnés beaucoup de mal pour perdre ensuite.

Tout lui semblait différent désormais dans cette pièce, jusqu’à son odeur et les couleurs qui perçaient des grandes fenêtres. Il jeta un regard au portait de Dumbledore, égayé de ce coutumier sourire énigmatique. Il détourna rapidement les yeux, étrangement dérangé par cette vision. Il n’était pas à l’aise avec cette version trop réelle de son directeur disparu. Il craignait qu’il y ait dissimulé un peu de sa malice, et qu’il pense encore à se jouer de lui.

Enfin, son regard tomba sur celui de la directrice, et il ne put contenir un léger sourire. Harry avait mis quelques années à percer le caractère sévère de Mcgonagall mais ce qu’il avait découvert derrière le visage strict l’avait considérablement rassuré. Il l’appréciait sincèrement. Avec elle, il en était certain, il pouvait se sentir à l’aise, sans s’encombrer d’être le survivant. Il avait simplement confiance en elle, sa nature droite l’empêcherait probablement de le manipuler pour quoi que ce soit comme s’y employa son prédécesseur.

Cependant, il fronça doucement les sourcils en avisant le long parchemin qu’elle tenait entre ses mains. Certes, et très honnêtement, il était content – sans être heureux – de retrouver son professeur qui malgré tout, lui rappelait ses déboires les plus enfantins à Poudlard. Mais il n’était pas suffisamment enjoué pour s’éterniser plus de cinq minutes dans ce bureau. Lorsqu’elle les invita à s’asseoir, il s’installant, ravalant un soupire. Bien … Ca allait prendre du temps.

Il ignorait superbement Malfoy, sans le moindre effort. Il n’avait jamais véritablement initié leurs joutes. Que Malfoy ne lui cède aucune remarque l’avait d’ailleurs surpris. Mais peut-être pensait-il que la guerre avait modifié leur rapport ? Et qu’ils pouvaient désormais se contenter de s’ignorer. Pour être honnête, ça lui allait parfaitement. Ou peut-être pas … Dans le fond, peut-être que cette indifférence impliquait un changement trop radical. Malfoy et sa clic ne s’étaient jamais enquit de le célébrer, au contraire. Il accusait continuellement leurs brimades. Et s’il s’en était agacé, même violemment irrité, il se prenait à les regretter désormais. Il aurait apprécié que quelqu’un au moins, Malfoy surtout qui ne l’avait jamais considéré comme un héro, continue à … Il ne savait pas … C’était un peu confus dans son esprit. Disons que quelque part, ça le rassurait que quelqu’un au moins cesse de vouloir ou le ménager, ou l’adorer, ou le féliciter.

La directrice parlait, et Harry n’y prenait pas garde. Ce n’est que le sursaut de Malfoy qui le reconnecta brutalement à la réalité.   Partager des appartements privés ? Mais … Ridicule ! C’était ridicule ! Une bouffée de contrariété le prit soudain alors qu’il s’exclamait :

« Non. Hors de question ... »

Il secoua sèchement la tête de droite à gauche. C’était pour lui un refus catégorique. On lui avait demandé beaucoup de choses avant la guerre, puis pendant. Il avait bien le droit à un peu de repos ! Lui et Malfoy, partageant un même appartement … Ils allaient s’entre-tuer ! Il devrait le supporter continuellement … Non. C’était un non définitif. Il était même offusqué que l’idée aie seulement effleuré la directrice. Et même s’il se doutait déjà de la réponse de la directrice  – Sûrement quelque chose qui ressemblerait à : « Ce n’était pas une question Monsieur Potter. »  – il ne pouvait que se renfrogner et camper obstinément sur ses positions.

Draco ne comptait pas épargner Harry, ou encore le prendre en pitié, ce n’était pas du tout son genre, il s’offrait juste un moment d'accalmie, parce que lui-même avait eu le droit à tellement d’horreur qu’il voulait être prêt à pouvoir encaisser celle de Potter, alors pour le moment, il se contentait juste de l’ignorer. Il n’allait tout de même pas s’en plaindre, le jeune Malfoy avait bien conscience qu’il était le vecteur des insultes. De toute façon, il savait qu’il ne pourrait pas s’empêcher de reprendre ses bonnes vieilles habitudes, même s’il en avait assez de jouer la comédie sur sa vie. Peut-être qu’avec Potter, il serait obligé de jouer encore et encore. Peut-être parce que d’un côté cela le rassurer, c’était encore la part de vérité qui persistait.

Le jeune homme était parti très loin dans ses pensées, mais lorsqu’il était revenu dans le présent, il avait eu l’impression d’avoir pris un coup énorme sur la tête. Cohabiter avec Potter ? Cela relevait de l’impossible, ils ne se supportaient pas, alors passer toute une année quasiment coller l’un à l’autre, c’était purement du suicide. Il soupirait doucement, ne cachant aucunement son agacement. Il levait les yeux au ciel à la réponse de Potter. Pensait-il vraiment que son avis comptait ? Bien sûr que non, sinon, il n’aurait jamais dû affronter Voldemort en personne. Alors pourquoi espérait-il que cela change maintenant qu’il était face à leur nouvelle Directrice. D’ailleurs celle-ci avait simplement pincé les lèvres à la réponse de son jeune protéger.

_ Je crains que vous n’ayez le choix Monsieur Potter.

Draco se penchait finalement sur le parchemin qui était devant lui. Il s’agissait d’une sorte de contrat magique qui stipulait qu’il s’engageait à remplir son devoir de Préfet-En-Chef avec attention et dévotion. Cela impliquant qu’il devait respecter et écouter au mieux son homologue. Vraiment ? Ils ne s’entendaient pas, et là, ils devraient se respecter et s’écouter ? Non clairement, McGonagall courait au meurtre. Il n’était même pas sûr qu’il tienne un soir dans le même espace que Potter, alors toute une année ? C’est impossible. IMPOSSIBLE. Pourtant, il fallait qu’il se rende à l’évidence, il n’avait pas le choix du tout lui non plus. Potter pourrait faire jouer son nom pour quitter Poudlard, lui… Lui finirait à Azkaban si l’idée le traversait.

La Directrice leur expliquait ensuite qu’un elfe de maison les attendait à la sortie du bureau pour les conduire à leur appartement privée, et que le mot de passe, était tout simplement “paix”. Le blond en avait une nouvelle fois, levé les yeux au ciel. Encore, une fois, il n’était pas surpris du choix du mot de passe. Il avait bien compris que la Directrice souhaitait la paix plus que tout au sein de son château. Mais, il fallait se rendre à l’évidence, cela était encore plus impossible que le reste, surtout avec les rumeurs qui circulaient. Il ne serait même pas étonné qu’on l’accuse de faire partie de ses soit disant personnes qui voudraient venger leur maître. Pourtant, il ne le ferait pas, plus jamais, son père l’avait embrigadé, il n’y retournerait pas, il y avait vécu l’enfer, et si tout le monde pensait qu’il devait être heureux, eh bien ils se trompaient tout simplement. Être Draco Malfoy n’avait rien d’heureux, par contre, il leur laisserait bien la place à ses gens là.

Minerva McGonagall avait attendu que Potter se calme avant de recommencer à parler sur leur rôle pour l’année. Ils devraient s’occuper ensembles des bals, des rondes, ils devraient également se charger d’expliquer le rôle des autres préfets. Rien que d’y penser Draco en était fatigué. Il savait que cela allait impliquer beaucoup de responsabilité, lui qui n’en voulait plus, et surtout voulait être discret, c’était fichu. De plus, niveau scolarité, il était un peu une Hermione Granger deuxième du nom, toujours en train de travailler sur ses devoirs, là, il aurait deux fois plus de travails. Ce qui allait compliquer ses révisions. Néanmoins, il était hors de questions qu’il rate ses examens, donc, tant pis pour les futurs nuits blanches qui arrivaient. Il tournait le regard vers la Directrice qui semblait attendre une réponse de leur part, cependant, il avait une nouvelle fois été pris par ses réflexions qu’il en avait perdu le fil. La vieille femme leur indiquait simplement la sortie du bureau. Ce qui signifiait que l’entretien était fini. Il n’aurait plus qu’à relire le parchemin pour comprendre ce que la vieille chouette leur avait expliqué. Maintenant, il était tard, et il ne rêvait que d’une chose, dormir, même s’il savait que comme toujours, il ne pourrait pas le faire, avec Potter dans le coin en plus de cela ? Encore moins.

Même s’il était certain de la réponse qu’il recevrait, il ne dissimula pas sa contrariété. Il avait espéré pouvoir demeurer au près de ses amis, cette année au moins. Il espérait trouver un réconfort à leurs côtés, fusse-t-il totalement dérisoire. Mais au moins, il bénéficierait de la présence familière de ses camarade, de Ron et Hermione. Au lieu de ça … Il ravala un soupire, lança un regard contrarié au Serpentard à ses côtés. Il ne pouvait pas s’énerver lui aussi, plus bruyamment au moins. Il se serait au moins senti soutenu dans cette opposition à ce projet complètement farfelu. Parce que ce n’était ce cela, un simple projet qui n’aboutirait jamais. Le faire cohabiter avec Malfoy ? C’était complètement irraisonné, infondé et dangereux. Ils allaient s’entre-tuer, c’était certain. Et Poudlard avait connu suffisamment d’horreur et lui, suffisamment de fatigue sans que la présence quotidienne de Malfoy l’irrite davantage. Il ne voulait rien lire, rien voir de ce fichu parchemin. Il le dédaigna, entêté dans son refus. Il aurait tout aussi bien pu rester eu Grèce, profiter encore des chaleurs méditerranéenne et de la quiétude de l’anonymat. Et il pouvait bien y retourner immédiatement. Après tout, il était en âge de décider seul, et puis il était Le Sauveur. Il balaya rapidement cette pensée. Il ne pouvait décemment pas se résoudre à ce titre, qu’il participe ou non à une possible liberté d’action.

Et puis, il ne pouvait pas quitter Poudlard aussi brutalement pour … Ça. Malgré tout, il comprenait qu’un départ précipité serait peut-être démesuré. Ou non … Après tout, il était lassé que l’on décide pour lui comment organiser jusqu’à son quotidien. Et maintenant il était quoi, une espèce de symbole de réunification entre les maisons ? Surprise !  Ce n’était pas le cas. Et si Harry lui était redevable d’une certaine façon, il estimait qu’il avait déjà payé sa dette lors des sept années précédentes. Il hésitait … Sincèrement.

Pourquoi rester dans de telles conditions ? Il ne voulait plus être instrumentalisé d’une quelconque manière, et en un sens, même s’il s’agissait d’une action louable – issue d’un idéal absurde – Harry se sentait encore impuissant. Et pour être honnête, il ignorait ce qui le contrariait le plus : Malfoy ou ses décisions qui lui échappaient à nouveau ?

Le mot de passe était « Paix. » Et même lui trouva cela trop mièvre, absurde encore. C’était le mot qu’il se ressassait sans cesse. C’était absurde. Un mot qu’il gardait pour lui, mais qui lui sembla si évident qu’il devait bien avoir couru dans la tête de Malfoy et de la directrice. Et puis la paix l’indifférait désormais. La paix générale, celle qui ne l’incluait pas nécessairement, mais qui impliquait une très large majorité. C’était sa paix à lui qui l’inquiétait davantage. La paix était présente parce qu’il n’y avait plus de guerre qui menaçait indifféremment victime et bourreau, et c’était suffisant. Il avait suffisamment œuvré pour La paix, qu’on œuvre pour la sienne désormais.

Mais il comprit que sa contrariété ne changerait rien. Alors, il se tu, écoutant d’une oreille distraite les dernières informations de McGonagall. Lorsqu’enfin ils furent invités à sortir, Harry quitta la pièce, les sourcils froncés, le visage fermé. Et encore, il n’adressa pas un regard à Malfoy. Il allait le voir suffisamment souvent désormais … Enfin … Il n’était pas encore certain de rester. Finalement, les moldus lui accordaient toutes la liberté dont il se réclamait. Un Elfe de maison les attendait effectivement à la sortie du bureau. Et Harry aurait voulu paraître au moins plus sympathique, mais il n’y parvenait pas, sa tête était toute embuée de cette contrariété qui lui dévorait le ventre. Il enfonça rageusement ses mains dans ses poches. L’Elfe de maison du les inviter à le suivre, car il se détourna et s’éloigna. Harry ne faisait plus guère attention à rien. Cependant, il lui emboîta le pas, de mauvaise grâce.

Il n’avait pas envie de découvrir cet appartement, de se retrouver seul avec Malfoy. Bien sûr, il s’isolerait aussitôt dans sa chambre. Et alors, qui ferait-il ? Dormir … Il ne se souvenait plus d’une nuit sans cauchemar … Depuis des années. La mort de Voldemort ne les avait pas enterrés. Dormir … Cauchemarder alors même que Malfoy serait dans une pièce adjacente … Il était certain que le Serpentard ne louperait pas une occasion d’en rire et se presserait de tout raconter à sa troupe de fidèles.  

Il marchait sans vraiment s’aviser du chemin qu’ils prenaient. Il se contentait de mouvoir mécaniquement son corps alors que son esprit était tout occupé à maugréer contre … Contre tout le monde. Voilà, il était contrarié et chacun lui apparaissait comme prompt à recevoir son courroux. Il faillit ne pas s’apercevoir que l’Elfe de Maison avait cessé son avancée et qu’il s’était arrêté devant un immense tableau que Harry n’avait encore jamais vu. Une fille, une jeune fille même y était peinte. Elle salua les arrivants d’un sourire calme et son regard quiet semblait attendre quelque chose. Le mot de passe probablement, pensa Harry qui marmonna :

« Paix. »

Et le tableau se déroba, laissant apparaître une percé dans le mur.

Le blond ne comptait pas s’énerver, cela n’aurait pas servi à grand chose, il venait de le voir avec Potter. McGonagall ne lui avait pas laissé le moindre choix, alors à quoi bon s’énerver ? A part leur faire passer un plus mauvais moment qu’ils ne passaient déjà. Il préférait donc garder son calme, de toute façon, il valait mieux qu’il le garde puisque partager un appartement avec le Gryffondor ne serait pas une mince affaire. Puis, Potter était assez énervé pour eux deux pour le moment, il n’y avait donc pas besoin d’en rajouter encore. Le blondinet pliait soigneusement le parchemin pour le mettre dans sa poche avant de se diriger vers la sortie lorsque la Directrice les congédiait.

Le Serpentard s’apercevait qu’effectivement un Elfe de maison se tenait devant eux, il grimaçait un peu de dégoût, mais il n’en disait rien, peut-être que par le passé, il aurait fait une remarque bien senti contre la pauvre créature, mais aujourd’hui, il estimait qu’une simple grimace était suffisante pour exprimer son dégoût. Il avait mis ses mains dans ses poches et suivait les deux personnes devant lui en se plongeant dans ses pensées. Il n’en revenait toujours pas du fait qu’il devrait partager un appartement avec Potter. La réunification des maisons devait-elle réellement passer par eux ? En théorie oui, ils étaient tout de même les plus grands rivaux de Poudlard, c’était un secret pour absolument personne. Le prince des Serpents, contre le prince des Lions. C’était un des surnoms ridicules qu’on leur avait attribué.

Le garçon à la peau pâle soupirait doucement, non pas pour attirer l’attention de qui que ce soit, non, ça, il n’en avait aucune envie, mais bien pour tenter de reprendre contenance. Il allait devoir vivre presque au quotidien avec Potter, son pire ennemi depuis qu’il le connaissait. Il ignorait encore comment ils allaient bien pouvoir faire pour cohabiter ensemble. Pour Draco, il était clair que cela serait un véritable Challenge… Ou carrément du suicide, il ne savait pas encore quelle partie choisir. Maintenant, au moins, il était certain que revenir à Poudlard était la pire idée que n’importe qui avait pu avoir. D’un autre côté, Draco ne se demandait pas si on ne l’avait pas fait exprès. Après tout, ça arrangerait tout le monde que Draco soit surveillé par Potter. On était sûr qu’il ne tenterait rien, on pourrait savoir le moindre de ses faits et gestes, et il n’y aurait donc pas d’inquiétude à avoir. Tout ça n’était-ce pas que de la poudre aux yeux ? N’était-ce pas prémédité ? Il y avait tout de même de quoi se poser la question finalement.

Lorsqu’ils arrivaient devant le tableau, Draco avait manqué de rentrer dans Potter qui s’était arrêté brusquement, il soupirait intérieurement de soulagement, l’avait évité de justesse, certes, mais, il l’avait évité. Il observait quelques instants le tableau avant d’entendre Potter prononcer le mot de passe. Il le laissait pénétrer dans les appartements avant lui. Plus, il était loin du Lion, et mieux il se portait. Il avançait dans le petit couloir qui les emmenait dans ce qui semblait être un salon, ou une salle commune. Un canapé de couleur argent était présent, quelques touches de couleurs rappelant leur maisons respectives, cependant, ce n’était pas dans l’exagération, une table et une table basse mises à leur disposition. Sans qu’il ne comprenne pourquoi, ni comment, l’atmosphère qui régnait dans cette pièce le rendait un peu plus serein. Il observait un peu le lieu avant de tomber sur trois portes, une avec le prénom et nom de Potter, une avec le sien, et l’autre porte n’avait rien, probablement la salle de bain, en commune également.

Le blond s’approchait finalement de la table, lorsqu’il y remarquait un parchemin. Il dépliait ce dernier et fronçait les sourcils lorsqu’il remarquait qu’ils s’agissaient de leur emploi du temps respectif… Ils avaient tout de même beaucoup de cours en commun, un peu trop au goût de Malfoy, non, pas un peu, beaucoup ! Décidément, même jusqu’à dans leur cours, la Directice voulait instaurer la paix. C’était impressionnant, mais, cela allait vite devenir pesant, parce que cette fois, cela signifiait vraiment qu’il allait devoir partager presque tout son temps avec Potter, sauf lorsqu’il aurait ses cours approfondit, en espérant grandement que Potter n’en ait pas choisi en commun avec lui. Sinon, l’année allait vraiment devenir très particulière… Et surtout très tendue !

Harry avait craint un déferlement criard de couleurs hétérogènes : du rouge mêlé de vert, présuma-t-il. Il fut rassuré de la sobriété de l’endroit.  Bien sûr, la chaleur de la salle commune de sa maison lui manquait. Mais cet appartement n’était pas trop mal. Il était même relativement sympathique, mais il n’effaçait pas la peine qu’on lui imposait : vivre quotidiennement avec Malfoy. Il était épuisé de s’en irriter. Et puis … Ce n’était pas tant sa cohabitation avec Mlefoy qui le contrariait – quoi qu’il en était vraiment mécontent – mais davantage ces obligations systématiques qu’on lui imposait. Cette fois-ci, il devenait l’instrument d’une paix tout à fait artificielle. Lui et Malfoy s’éviteraient probablement pendant les prochains mois. Ou peut-être que Malfoy sortirait de son mutisme pour lui casser les pieds. Machinalement, Harry lui lança un regard en biais, discrètement. Quelque chose le contrariait dans son comportement. C’était probablement la distance qu’il semblait instaurer entre eux. Harry était habitué aux œillades assassines ou au moins moqueuses. Il n’y réfléchit pas davantage, ravalant un soupire. Tout le fatiguait. Et puis il était tard, il serait bientôt temps d’aller se coucher. Il ne dormirait pas, mais au moins s’isolerait-il dans sa chambre, seul. Du moins autant qu’il pouvait l’être de de pareilles conditions.

Malfoy s’était approché de la table pour attraper un parchemin déposé dessus. Harry fronça doucement les sourcils, curieux du contenu qui devait leur être adressé à tous les deux. Il attendit que le blond dépose le papier pour s’en saisir à son tour. C’était leurs emplois du temps respectif et … Oh surprise, une bonne partie de leurs enseignements étaient communs. S’il s’en contrariait, il n’en était pas suffisamment étonné pour lâcher le moindre soupire. Il saisissait la trame majeure de l’année qui s’annonçait : lui et Malfoy se fréquenteraient quotidiennement. Harry allait s’en impatienter, c’était certain. Il ne supportait pas les manières sophistiquées de cet espèce de petit noble insupportable. Au delà tout ce qu’il pouvait dire, ou faire, Malfoy dégageait quelque chose de foncièrement agaçant, de trop propre, de trop parfait. Même ses cheveux était rangés bien correctement sur son crâne.

Un nouveau coup d’œil au garçon, plus appuyé cette-fois ci. Il ne portait plus ce gel infâme qui plaquait sèchement ses cheveux sur sa tête. C’était un mieux. C’était moins irritant, moins impeccablement soigné. Il reposa à son tour le parchemin sur la table. Il était tard, il voulait prendre une bonne douche avant d’aller se coucher pour ne pas dormir. Ce n’était que le premier jour … Non, pas même le premier jour de cours, simplement la rentrée, son retour à Poudlard, et il en était déjà éreinté. Lui qui avait tant chéri ces murs, il n’était désormais plus certain d’y ressentir quoi que ce soir de sincèrement positif.

Draco était un peu perdu dans ses pensées, comme souvent ces derniers temps, il n’avait même pas senti le regard de Potter sur sa personne. Il était encore en train de s’indigner du fait qu’il serait continuellement coller à Potter. Il ne savait pas quelle idée avait traversé McGonagall pour leur faire cela, néanmoins, il avait fini par se dire, qu’elle devait vraiment beaucoup leur en vouloir, ce n’était pas possible autrement.

Draco soupirait simplement, il n’avait même pas la force de lancer une pique bien senti à Potter, pourtant, il en était tenté, mais il n’y parvenait pas. Un peu comme si toutes ses forces l’avaient précipitamment quitter en apprenant qu’il serait en continue avec Harry. Le blond passait une main dans ses cheveux avant de se diriger vers la porte qui était indiqué Salle de Bain, il n’avait envie que d’une chose, prendre une douche, et d’aller dans sa chambre, il ne dormirait pas, mais au moins, il pourrait être seul avec ses potions. Il rentrait dans la salle de bain sans vraiment prêter attention à Potter.

Grâce à un sort, il faisait apparaître une serviette, et son pyjama, et il ne lui avait fallu que quelques minutes pour se laver, il sortait de sous la douche, il se séchait rapidement, puis, enfilait son pyjama, en revanche, il avait laissé ses cheveux mouillés et retombant devant son visage, mais cela lui était égale, il sortait ensuite de la salle de bain. Il se dirigeait ensuite tout naturellement vers sa chambre, encore une fois, sans prêter la moindre attention à Harry.

Il était encore un peu perdu face à tous les changements que McGonagall opérait. Il appréhendait également le jour suivant, il savait parfaitement que les gens réagiraient mal en le voyant. Il ne s’attendait donc pas à avoir une journée reposante malgré le fait que cela ne soit que le premier jour de cours. Cette journée-ci l’avait déjà épuisé, et lui avait donné un vague aperçu de ce qui l’attendait véritablement. On l’avait insulté dans le train, on avait même souhaité sa mort, mais était-ce véritablement surprenant ? Draco n’en était pas sûr.

Une fois devant la porte de sa chambre, Malfoy se tournait vivement vers Potter. Il fallait tout de même qu’ils mettent les choses au clair, il n’avait pas envie de se lever un matin pour croiser la copine de Potter, ou les amoureux en train de se peloter au milieu du salon.

_ Il serait préférable que je vois pas ta petite amie. Je n’ai aucune envie de me lever un matin et faire face à elle. Donc, tu l’invites ici si tu veux, mais fais en sorte que ma route ne croise pas la sienne. Ensuite, si vous avez à faire des choses, par pitié, je sais que la magie n’est pas innée en toi, mais jette un sort de silence, sinon, je te jure que tu vas passer un sale quart d’heure. Et en ce qui concerne tes meilleurs amis, eh bien c’est la même chose, je ne veux pas les croiser. En retour, je ferais en sorte que tu ne vois ni Blaise, ni Théo, ni Thomas.

Lâche-t-il d’une traite. Il n’avait pas adressé la parole à Harry depuis qu’ils s’étaient vus, alors autant en profiter pour tout lâcher d’un coup, juste pour évacuer avant d’aller dormir. Et si l’énervement empêchait Potter de dormir, ça ne serait qu’un énorme plus pour notre cher Draco.